« La France est l’un des pays les plus réglementés du monde occidental. L’un des plus fiscalisés et l’un des plus fonctionnarisés aussi. Sous la droite puis sous la gauche, ses dépenses publiques ont augmenté dans des proportions délirantes, au point d’atteindre un record mondial : 57 % du PIB.
Pour faire court, nos dépenses publiques s’élèvent à 10 points de plus que la moyenne européenne (47 %) et à presque 20 points de plus qu’aux États-Unis (38 %). Avec un taux de prélèvements obligatoires exorbitant – il faut bien payer nos dépenses -, nous autres Français sommes sur une autre planète. Hors norme.
Il n’y a rien d’idéologique à dire que la France est une démocratie populaire améliorée, sans la police politique ni le crétinisme d’État. »
Ainsi s’exprimait Franz-Olivier Giesbert dans un éditorial du Point d’Octobre 2014. Difficile de contester ce point de vue s’appuyant sur des chiffres connus de tous…..
Sauf sur un point: « la France est une démocratie populaire améliorée ( vrai ),sans la police politique ni le crétinisme d’Etat (Faux ). Car la « police politique », discrète, est présente dans l’Etat socialiste. Quand au « crétinisme d’Etat », je vous en laisse juge.
On ne peut pas comprendre les raisons qui font que la France reste l’un des derniers pays occidentaux où subsiste un Parti Communiste qui, même à l’état résiduel, continue à faire entendre sa voix dans le concert médiatique, si on ignore l’emprise puissante qu’exercent des forces plus ou moins occultes, sur la vie politique française.
Un Parti Communiste à la Gauche du quel survit une mosaïque de petits partis revendiquant une vocation « révolutionnaire »,- telle la Ligue Communiste révolutionnaire – si on ignore la trajectoire politique de nombreux dirigeants de notre pays, et leur complaisance, voire leurs indulgences à l’égard de ceux qui furent dans les années soixante, leurs compagnons de route.
J’ai écrit plusieurs billets sur ce sujet mal connu, dont celui-ci:
https://berdepas.wordpress.com/2015/05/14/trotsky-trotte-encore/
Et pour cause, il existe, dans tous les rouages vitaux de l’Etat, de hommes et des femmes, liés par des affinités discrètes, qui s’apparentent aux liens qui, dans une société secrète, imposent aux membres initiés, un devoir de solidarité, et une fidélité sans faille aux objectifs cachés de ses membres: en l’occurence « la conquête du pouvoir ».
Rares sont les publications qui évoquent ce sujet sulfureux. Les Historiens français, pour la plupart « engagés » à Gauche quand ils n’ont pas appartenu eux-même à l’organisation trotskyste, -tel Benjamin Stora devenu « l’Historien Officiel » de la colonisation, puis de la guerre d’Algérie -, sont toujours restés discrets sur ce chapitre de notre Histoire récente.
Le seul article récent que l’on peut retrouver, grâce à Google, sur internet est un article du Point, paru récemment et dont j’avais rendu compte dans un billet référencé ci-dessus.
Je ne résiste pas au désir de publier une fois encore l’URL de cet article passionnant qui lève le voile sur le foisonnement, dans tous les corps de l’Etat, et dans tous les médias, sur l’influence qu’exercent ceux qui, dans la discrétion, veillent, et contribuent à contrôler, voire à manipuler l’opinion, et font que , jamais la « Police de la Pensée » n’a été aussi active, veillant à « verrouiller » toutes les tentatives de contestation de la « pensée correcte » dont ils sont les gardiens vigilants.
Relisez attentivement cet article. Je suis certain qu’ensuite, vous n’écouterez plus le brillant Michel Field officier sur vos écrans télévisés, et à la Radio de la même manière qu’avant. De même vous n’écouterez plus de la même manière, Europe n°1, dont la ligne éditoriale est contrôlée par le séduisant Denis Olivennes, et vous ne serez plus surpris d’entendre chaque matin, sur cette station de Radio, la voix de « Dany le Rouge » exprimant son « avis » sur tout ce qui bouge dans l’actualité… Vous apprécierez le savoir faire d’apparatchik d’un Cambadelis, et les fureurs médiatiques d’un Filloche….ainsi que la tolérance dont bénéficie un Mélanchon qui, sans réserve, peut s’exprimer dans tous les médias, avec une complaisance refusée à l’extrême droite…
Tous ces gens ont été « formatés » pour devenir les troupes du « Grand Soir », selon des méthodes qui n’ont rien à envier aux « milices fascistes » d’une autre époque. L’article du Point en donne un aperçu saisissant, et je m’étonne que cet article continue, aujourd’hui encore, à ne susciter que le silence. Je le cite :
« Les meilleurs pourront passer à l’étape suivante : repérés, surveillés, fichés, afin de s’assurer qu’ils ne sont pas des infiltrés, ils vont apprendre le combat et s’entraîner lors des « écoles de form » pour entrer dans l’élitiste et convoitée « commission technique », alias le service d’ordre, créé à la LCR par Weber et tout aussi compétent à l’OCI. Ils ont appris par coeur un manuel d’instruction militaire, rédigé par des officiers de l’armée soviétique et réédité chez Maspero : L’insurrection armée.
Constitués en « milice ouvrière », ils doivent écraser la « police bourgeoise », se montrer dignes de l’Armée rouge que fonda leur héros. Aussi apprennent-ils les combats de rue, les attaques par les toits, la technique des barricades, le fil de fer tendu, comment scier les pieds de table (ceux de la fac de Jussieu sont plus tranchants que ceux de Censier), porter un marteau dans la manche pour frapper au corps-à-corps. Ils se battent avec des parpaings, des lames de rasoir, des couteaux. Ils risquent de « mourir à trente ans », mais Lénine n’a-t-il pas écrit que « les masses laborieuses doivent savoir qu’elles marchent à un combat sanglant et désespéré » ? « On part en car dans la forêt de Rambouillet et on s’entraîne. Une équipe joue les CRS, une autre les fachos, et on fonce. Sans pitié, confie cet ancien. On se bat chaque jour. Quand on croise un type mal habillé à la fac, on le gifle. Quand on voit un anar, on le bastonne. »
Les trotskistes, de la LCR comme de l’OCI, soit ces actuels sénateurs, ministres, journalistes, membres de cabinets ministériels, ont, à l’époque, réussi l’impensable : faire s’enfuir des cohortes de CRS, dévier le défilé militaire du 14 Juillet sous Valéry Giscard d’Estaing, assaillir des ambassades (Argentine, Tchécoslovaquie), déverser des sacs de farine sur le convoi transportant, sous haute surveillance des militaires comme des services spéciaux américains, le général Ky, chef d’état-major de l’armée du Vietnam du Sud. Ils parviennent à un tel niveau d’organisation qu’ils sont capables de faire surgir dans Paris, au nez et à la barbe de la police, 10 000 jeunes casqués et armés de barres de fer. Une puissance qui suscite la convoitise. Et la peur.
En attendant le grand soir
Seulement, pour préparer l’insurrection générale – « notre seul objectif, c’est de prendre le pouvoir, ce qu’on en fera, on n’en parle jamais » -, il faut que cette avant-garde, entraînée comme des militaires d’élite, diffuse la révolution.
À la LCR, on pratique l' »établissement ». On se fait embaucher comme ouvrier, comme chauffeur de bus, on intègre l’armée, on rentre dans la police et on y reste deux, trois ans pour « convertir ». Une méthode conçue par Trotski qui théorisa qu’un mouvement se conquiert par son centre.
À l’OCI, le système de l' »entrisme » devient carrément dément. Lambert, le gourou, envoie ses gars en prison, dans les usines, dans les administrations, dans les syndicats (surtout à Force ouvrière), dans les hôpitaux, dans les écoles comme professeurs, et en masse à l’Unef (citadelle du syndicalisme étudiant) et au PS. Les taupes de l’OCI sont à ce point partout infiltrées que cela pose de sérieux problèmes. Ainsi, le patron de l’Unef communiste est à l’OCI. Autour de lui, des doutes émergent. Comment faire pour écarter les soupçons et garder la place ? La solution est simple, ses camarades de l’OCI vont lui casser la gueule, à tel point que « Paul » passera cinq mois dans le coma, mais conservera son poste chez les communistes bernés. « On n’a aucune vie sentimentale. Comme on est infiltré, soit on vit avec un OCI et c’est impossible, car il saura où on est infiltré, soit on vit avec un non-OCI et c’est impossible, car il saura qu’on est trotskiste. » Donc ces centaines de jeunes, brillants, costauds, surentraînés et fous vivent seuls en attendant le grand soir…
Leur exceptionnelle capacité à rassembler des foules et à les canaliser, leur savoir-faire logistique font des envieux dans l’équipe de technocrates préparant l’élection présidentielle de François Mitterrand.
Les trotskistes, à la fin des années 70, s’approchent peu à peu du PS. Soit parce qu’ils sont las et qu’ils ont besoin d’un salaire de militant pour vivre, auquel cas on les encarte à la MNEF ou à l’Unef. Soit parce qu’à force de grenouiller masqués dans les cénacles du PS ces jeunes intelligents se convertissent sincèrement à la démocratie. Le trotskisme s’épuise, il s’effiloche, les défections s’enchaînent. Les socialistes le subvertissent.
« L’après-fièvre a été violent. Depuis huit ans, dix ans, on ne faisait que cela, jour et nuit. Et, soudain, le vide. Par dizaines, ils sont tombés dans la came, la dépression, le déclassement social. Moi, la philo m’a sauvé », dit Field. Julien Dray, Gérard Filoche, Jean-Luc Mélenchon militent au PS, Cambadélis retrouve Jospin, Weber rejoint Fabius. « On comprend qu’il vaut mieux réformer par la loi et le droit », dit le sénateur. Qualité réthorique, opiniâtreté dans l’argumentation, sens des masses, goût des opérations d’appareil : les anciens sont devenus d’excellents militants de la République bourgeoise. Demain, ils la dirigeront. »( Fin de citation).
Incroyable, non ??? Et tout cela a pu être publié dans l’indifférence générale !!! Et dans la discrétion totale de la classe médiatique….
C’est le noyautage de nos Institutions, par tout une génération de soixante-huitards qui donne à la vie Française, ce parfum de « communisme mou » et de « totalitarisme discret »….
On comprend mieux l’hystérie furieuse qui a accompagné la sortie du Livre de Zemmour qui consacre de longs chapitres violemment contestés, à la dénonciation des « idées »et de « l’héritage de soixante-huit », dont tous ces aparatchiks sont les gardiens vigilants, et à l’analyse de leurs conséquences sur l’évolution de la société française de ces trente dernières années….
Ce sont ces mêmes hommes qui, en coulisse s’efforcent d’écraser dans l’oeuf l’émergence d’une « nouvelle pensée réactionnaire », en jetant l’anathème sur toutes les manifestations, littéraires et autres de cette pensée. Car pour eux, tout ceux qui tentent de contester le « magistère intellectuel » de la Gauche, sont des « ennemis du Peuple »….
Les Finkeilkraut, les Onfray, les Debray, les Zemmour ou à un degré moindre Houellebecq, et bien d’autres encore en ont fait les frais… « Ils » défilent la veille en faveur de la liberté d’expression ( la leur ), avec des pancartes « je suis Charlie », mais, dès le lendemain, ils sont « à leur poste », vigilants pour « dénoncer tout dérapage »….
On ne peut pas comprendre l’état d’enlisement intellectuel qui paralyse la France si on ignore cette troublante réalité.
@Bourguignon: Pas compris cette remarque. La trouille de qui ou de quoi ??? Quand aux trotskystes ils sont DANS le PS, comme le ver est dans le fruit !!!
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« Les trotskistes, à la fin des années 70, s’approchent peu à peu du PS. »
T’as la trouille facile, hein Berdepas!
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Pardon, mais Zemmour et Onfray ne sont pas des gauchistes repentis: ils sont des anti libéraux patentés indépendants. Il est dramatique de voir que la droite récupère des intellectuels de cette sorte alors que les plus bruyants d’entre eux n’ont à l’égard de l’économie moderne que le sentiment borné, inculte et immature d’adolescents des années soixante: ils sont en fait jaloux des vrai gauchistes qui les ont ridiculisé pendant quarante ans, et ils veulent les imiter: feu sur le quartier général et vive la sociale !
Pour ce qui concerne Zemmour, un bravo spécial à son amour de la femme pure, intacte de la possession du dégradant carnet de chèques. Ce « suicide Français » c’est tout de même le refus obstiné du pays de Voltaire à rompre avec les moeurs de la montagne kabyle, suivez mon regard quand à la prétendue assimilation du rombier aux moeurs de sa patrie d’adoption.
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Je n’ai pas « oublié » les autres… Mais la liste serait trop longue. Quand à ceux que vous citez, ce sont des « gauchistes » repentis. Ce qui explique la hargne des autres à leur égard.
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Vous avez bien sur raison, mais vous oubliez les autres, ceux qui leur donnent raison.
Intoxiqués par les trotskistes, certes, mais adeptes aussi. Et puis aussi que Finkielkraut fut maoiste et que Zemmour et Onfray bien qu’ils n’en furent pas, sont antilibéraux en diable et propagent les pires poncifs des années 70. Il fallait voir l’autre soir, François Fillon se prendre le visage dans les mains devant Zemmour réaffirmant la grande évidence de la lutte éternelle entre ouvriers et patrons tel le petit communiste borné qu’il est… Quand à Onfray, qui accuse Kant d’être un nazi car Eichmann s’en réclame, et pour qui Rousseau=Staline, imaginez ce qu’il pense d’Adam Smith !
La grande question est ainsi la funeste croyance que l’Etat doit gérer l’économie. Cette religion est une maladie en fait, et bien du monde en est frappé.
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