Sarkozy prétendait que les Africains n’étaient encore jamais entrés dans l’Histoire. A tort selon moi. Ils y sont si bien entrés, en marche arrière, qu’ils n’en sortent plus !!!
Car ce qui se passe au Mali, aujourd’hui, et ce qui a nécessité, – une fois de plus-, l’intervention de la France, n’est pas nouveau. Pour avoir parcouru cette partie du Sahara, j’ai eu, bien des fois l’occasion d’entendre, le soir, autour d’un feu de braises, sous une nuit étoilée, tantôt des Touareg, tantôt des Bambara, évoquer un passé qui fut une longue suite de tragédies, qui ont laissé dans les mémoires, des traces indélibiles, et nourrissent, aujourd’hui encore des haines ancestrales.
François Hollande, nouveau « Rambo »du désert, ne fait que reprendre à son compte des pratiques de l’époque coloniale, même si elles sont déguisées, par la « novlangue », en intervention généreuse et libératrice….
- Hollande représenté par « The Telegraph »….
Au XIXème siècle, entre 1880 et 1900, l’armée française avait dû intervenir, là même où se déroule aujourd’hui l’Opération Serval. Le colonel Gallieni futur général, puis Maréchal de France à titre posthume, qui s’illustra pendant la période de colonisation française avait dû combattre contre les roitelets locaux. qui se livraient contre les populations noires sédentaires, à des raids esclavagistes pendant que, dans la boucle du Niger, un autre détachement français repoussait les Touareg vers le massif des Iforas.
Les noirs, éternels vaincus des conflits qui les ont opposé aux raids des populations blanches du Nord, ont retiré les bénéfices d’une colonisation qui fut libératrice, et bouleversa en profondeur les rapports de force régionaux.
Les événements d’aujourd’hui en sont la conséquence directe : les populations du Nord, blanches, Maures et Touareg, ne veulent plus être soumises aux Etats post-coloniaux dirigés par les noirs du Sud.
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Car, n’en déplaise aux valeureux combattants de la lutte contre le racisme, en France, le racisme,- réciproque -, entre noirs et blancs, existe de manière séculaire dans cette partie de l’Afrique, agravé par des pratiques résiduelles d’une esclavage des noirs par les blancs, qui subsiste ici ou là.
L’irruption du fondamentalisme islamique dans l’immensité saharienne n’a fait que réveiller des haines tenaces, aux origines ethniques, qui ne sont pas prêt de s’éteindre.
La France, pendant la période coloniale, avait réussi à établir une paix fragile mais réelle, qui permettait à des populations marquées par un lourd passé de conflits meurtriers, de cohabiter, et même de commercer ensemble.
Si la France intervient à nouveau, c’est toujours pour sauver des Bambara, Soninké, Malinké ou Songhaï une nouvelle fois terrorisés par leurs adversaires séculaires du Nord , les Maures et les Touareg, islamisés et fanatiques.
L’historien non-conformiste ne boudera donc pas le plaisir de cette éclatante revanche remportée sur les « cuistres de la pensée dominante »…
Car le paradoxe c’est que la gauche française, qui n’en est plus à une guerre coloniale près, et qui jusque là n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer une « Françafrique » à laquelle elle a largement contribué, est aujourd’hui,- dans un enthousiasme sans doute prématuré -, engagée dans une sorte de « remake » des guerres d’antan…
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